Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Brumes... - Thomas Bergen
Brumes... - Thomas Bergen
Publicité
10 août 2009

Brumes... Chapitre 1

Mercredi Il faisait froid ce matin là, le thermomètre atteignait péniblement les 0°c. Les pins qui entouraient la maison baignaient dans une forte brume inhabituelle. A la Seyne sur Mer, 2ème ville du Var toute proche de Toulon, il est rare que de la brume s’installe avec une telle épaisseur. Les vieux de la Seyne Centre déjà levés pour avoir le meilleur choix au marché qui s’étalait sur la cours Louis Blanc, disait qu’ils n’avaient jamais vu ça depuis la 2ème guerre mondiale. Un homme d’environs 55 ans entra dans un snack qui donnait sur le marché il referma la porte vitrée et souffla avant de se diriger vers le comptoir. _ Bonjour Marie tu vas bien ? Une brune aux yeux bleus sortie de la cuisine de son snack pour l’accueillir. _Ouai et toi ça va bien ? Ca fait un moment qu’on t’a pas vu, tu le sais ça ? ; Lui dit elle en plaisantant. _ Tranquillou, tranquillou, ma fille vient d’arriver ce matin à la Seyne. Tu sais ça fait un bon moment qu’elle n’est pas revenue ici. _ Attends c’est laquelle de tes deux filles ? Isabelle ou Esther ? Parce qu’Isabelle, elle était là comme chaque midi de la semaine. Tiens en passant tu peux lui dire que pour demain il faudra qu’elle réserve ? C’est qu’en ce moment comme il fait froid il y a encore plus de monde. _ Ok ça marche, tiens je vais te prendre un café à l’occasion. -C’est parti ! ; Puis elle retourna en cuisine. Il se décala du comptoir puis s’installa à la première table qu’il trouva, juste à coté d’un miroir. Il emprunta le Var matin posé sur une table voisine et commença à l’examiner. Un des titres ne le surpris pas du tout : « Il serait bien que météo France soit capable de nous prédire au moins une fois la météo » article plutôt provocateur qui explique bien la situation actuelle depuis une dizaine de jours : nous sommes en début septembre avec des températures hivernales accompagnée de la brume ne cesse de s’épaissir de jour en jour tandis que météo France annonce un beau soleil sur tout le Sud Est. Certes, les températures ont toutes chuté de façon surprenante à la fin du mois d’Août à l’échelle nationale pour le plus grand malheur du tourisme. Un autre sujet de ce journal était « la brume ». Pour beaucoup la brume n’avait rien à faire sur tout le bas du département du Var. Mais bon c’est vrai que cette année là rien n’avait été comme avant : les mois de janvier-février tournaient aux alentours des 17°-20° la journée avec des nuits proches des 10°. Après le mois de Mars totalement désastreux avec plusieurs chutes de grêles, de la neige…et tout cela tout au long de l’année : un jour de juin le thermomètre avait grimpé jusqu’à 45°. Bref c’était l’année du Jamais Vu. Marie arriva avec deux cafés et s’installa à sa table. Ils discutèrent tranquillement pendant plusieurs minutes. Pendant ce temps là Esther redécouvrait la maison qui avait bercé son enfance. Cela faisait bien deux heures qu’elle était arrivée à la Seyne sur Mer mais elle avait l’impression que rien n’avait changé ici sauf la météo. Cette maison était plutôt une villa d’environs 150 mètres carrés sur deux niveaux, entourée de plusieurs pins. La villa était située à une dizaine de mètres des bois du Fort Napoléon qui étaient composés principalement de pins. Esther regardait par les fenêtres la brume. Elle comme on pourrait dire fascinée. Elle alla dans la salle à manger. C’était une pièce de 30 mètres carrés de forme rectangulaire. Sur un des plus longs cotés se trouvait une grande baie vitrée qui donnait en temps normal sur une vue mer imprenable sur le golfe du lazaret. De l’autre coté au milieu contre le mur se trouvait une cheminée en pierre de forme arrondir : le bas de la cheminée été en pierre tout en gardant la forme d’un arrondie après cela il y avait l’insert de la cheminée puis le haut de la cheminée montait en se rétrécissant décorée de crépis blanc. Au milieu de la pièce il y avait deux canapés en cuirs de style modernes dirigés vers la télévision, à gauche de la cheminée. Tandis qu’à droite de la cheminée se dressait une table rustique ainsi que quatre chaises. Elle contempla la mer de brume qui avait remplacé la mer puis ouvra une porte de la baie vitrée et se dirigea sur la terrasse. La terrasse commençait de la baie vitrée pour se finir en arc de cercle. Elle était l’idéal pour recevoir des gens ou simplement pour manger en profitant du délice des yeux qu’offrait la mer. Tout au long de l’arc de cercle de la terrasse des jardinières pleines de plantes graces étaient disposées. Au milieu de la terrasse il y avait une grande table en marbre avec 8 chaises en fer forgées. Elle observa la terrasse et ferma les yeux. Esther se remémora des souvenir liés à cette terrasse : des fou rire qu’elle avait eu avec sa sœur, des soirées qu’elle avait organisé quand elle était encore au lycée. Oui beaucoup de souvenirs étaient liés à cette terrasse. Puis s’avança vers la fin de la terrasse là où était disposé les jardinières puis regarda autour d’elle ce paysage si habituel qui avait ce jour là tout d’inhabituel. Elle senti des petites gouttelettes de pluies lui perler le visage. Elle frissonna légèrement puis se dirigea vers la baie vitrée, enleva ses chaussures pour ne pas salir la salle à manger puis rentra. Elle s’installa à la table et alluma son ordinateur portable pour consulter ses mails. Quelques minutes plus tard les gouttelettes de pluies ne tardèrent pas à se transformer en flocon de neige, le paysage devint irréel. Son père était toujours au snack en Seyne Centre quand il se mit à neiger. Il alla chercher Marie en cuisine. Ils revinrent tout les deux pour observer la neige tomber. Décidemment cette année n’avait vraiment rien des autres années… Isabelle comme tous les mercredis finissait à midi. Elle était en terminale au lycée Beaussier à la Seyne sur mer. Le lycée était à quelques minutes à pied du marché. Comme son bus ne passait qu’à 12h35 elle allait souvent une dizaines de minute à « la Faim de Louis » un snack où elle mangeait tous les midis en semaine sauf le mercredi. Quand elle entra dans le snack sa première surprise fut de voir son père en compagnie de Marie sa deuxième fut qu’elle n’avait même pas remarqué la neige qui tombait depuis déjà quelques minutes. _ Papa qu’est-ce que tu fais là ? Il regarda sa fille. Ses cheveux bruns étaient légèrement trempés ce qui les rendait encore plus foncés. Ces yeux bleus ressortaient mieux. _ Le temps est vraiment bizarre cette année tu ne trouve pas ? La fille et le père étaient souvent en froid en cette période. Isabelle de ses 18 ans n’avait toujours pas le droit de se rendre aux soirées organisées par ses amis. Son père était trop protecteur. Marie connaissait bien le malaise entre Isabelle et son père mais elle n’y pouvait trop rien. Cela ne l’empêche d’avoir pour autant d’avoir des idées pour rompre le froid. _ Bon je vous sers quoi aujourd’hui ? fit Marie avec le sourire. Le père d’Isabelle profita de la situation et de casser la glace. _ Dis Isabelle on mange là ? Marie moi je te prends un Américain frite Mayo. Isabelle tu veux quoi ? _ Euh… Je vais te prendre un panini Jambon fromage sans sauce. Elle était gênée car ce n’était pas aux habitudes de son père de l’inviter comme ça à manger. Elle sentait qu’il avait comme quelque chose à se faire pardonner. Le temps que Marie fasse les sandwichs ils parlèrent ensemble un peu du lycée, de tout et de rien. Au cours de la conversation il lui apprit que sa sœur était de retour à la Seyne sur Mer. _ Papa tu veux quoi comme boisson au fait ? Tu sais bien la formule quoi. Elle alla chercher dans de frigo deux canettes de Perrier. Pendant ce temps à la villa, Esther finissait de lire ses mails et regarda silencieusement les flocons de neige délicatement tomber sur la terrasse. Il y a quelques années on parlait du réchauffement climatique mais là comme beaucoup d’autres personnes le pensaient c’était plutôt le refroidissement climatique. Elle ne se posait même pas la question, pour elle ça sera toujours la terre qui décide et rien d’autre. Soudain la sonnette de la maison se fit entendre. Elle mit une veste et descendit dehors pour aller ouvrir le portail. C’était sa mère. Elle était brune aux yeux bruns, la coupe au carré. Elle faisait environs 1m70 pour 50 kilos. La quarantaine bien passée. Elle fit un sourire à sa fille puis entra dans le jardin. _ Dis moi ton père est là ? J’ai besoin de le voir. Au fait ça fait combien de temps que tu es revenue ici tu aurais pu me prévenir tout de même je suis ta mère ! _ Excuse moi je viens d’arriver ce matin, j’ai pris le train. J’avais besoin de faire un break tu comprends ? J’en pouvais plus de la Capitale. Papa n’est toujours pas là par contre… je ne sais pas ce qu’il fait. Elle regarda sa montre et laissa s’échapper un léger soupir .Il était sensé prendre des fruits et des légumes au marché. _ Bon ce n’est pas grave, tu pourras lui dire que je suis passé ? _ Oui ne t’inquiète pas, au fait tu ne veux pas prendre un café ou un thé histoire qu’on parle un peu ? _ Hum oui pourquoi pas, il te reste du Tchaé à la menthe ? Si tu en as prends 2 sachets que tu vide dans un filtre à café et tu le fais à la cafetière, tu verras c’est comme qu’il faut faire pour qu’il soit délicieux. _ Ok je vais voir s’il en reste, mais entre donc par contre, il neige dehors. _ J’arrive je prends juste quelque chose dans ma Clio et j’arrive. Carla de Ste –Croix était la mère d’Isabelle et d’Esther qu’elle a eue avec Jean-Pierre André. Ils s’étaient rencontrés à la fac de Sophia Antipolis où ils faisaient une licence de psychologie. Puis se perdirent de vue une fois leurs licences respectives en poche. Ils se sont retrouvés cinq ans plus tard. Il était devenu psychologue, elle, avait ouvert une librairie ce qui lui permettait de lier ces passions pour les cultures étrangère et son boulot. Au bout de 19 années de vie communes ils s’étaient séparés probablement à cause de leurs infidélités qui ont petit à petit détruit leur vie de couple. Mais pour autant ils étaient en bon termes : ils ne pouvaient rien se reprocher du fait qu’ils ont fait exactement la même chose chacun de leur coté sans même le savoir. Le divorce s’était bien passé elle n’avait pas essayé de voler Jean-Pierre sur leurs biens, il avait fait de même. Depuis leur divorce elle s’était mise avec un architecte du coin qui avait une énorme villa qui se tenait sur 5 niveau avec une vue sur la rade de Toulon quasiment exceptionnelle. Carla de Ste-Croix se dirigeait donc vers sa voiture qu’elle avait garée dans la descente. La brume était assez épaisse, on n’y voyait rien à 20 mètres. Elle ouvrit la portière avant droite et chercha dans sa boite à gants son petit sac à main. Une fois son sac à main retrouvé et claqua la portière et ferma sa voiture. Elle détestait ce temps : neige et brume. Depuis plus de 10 jours elle avait du supporter cette brume infâme. Elle n’en avait que des mauvais pressentiments. Ça devait être idiot peut comme idée de penser que cette brume serait mauvaise mais elle s’en foutait, après tout elle est libre de penser ce qu’elle veut. Le temps qu’elle aille à sa voiture le portail électrique c’était déjà refermé… Esther était dans la cuisine en train de préparer le thé pour sa mère. Elle voyait la neige tomber par la fenêtre de la cuisine. Dehors au sol il devait déjà bien avoir 10 cm d’épaisseur. Elle venait de finir de déchirer les sachets de thé dans le filtre à café et mettait en place le filtre dans la cafetière. Elle appuya sur le bouton « on » puis alla chercher deux tasses ainsi que soucoupes et petites cuillères dans la salle à manger. Quand elle revint dans la cuisine pour poser le tout la sonnette se fit entendre. Carla attendait desespérément depuis 5 minutes qu’on lui ouvre le portail, elle détestait rester dans cette brume. Elle commençait par avoir froid. Carla regarda au sol et remarqua qu’elle ne pourra malheureusement pas ressortir en voiture d’ici. Il y avait trop de neige. Déjà avec peu de neige sur le littoral c’est la panique mais alors avec 10cm au sol La conduite en voiture relève de l’impossible voir du miracle. Elle entendit des bruits de pas provenant de derrière elle. Elle se retourna. Les bruits venaient vers elle. Elle voyait dans la descente comme une silhouette assez basse malgré la brume. Peut-être la silhouette d’un gros chien… Elle n’avait eu peur des animaux, ni même des chiens mais cette silhouette ne lui plaisait vraiment pas. De là où elle était elle entendait une sorte de grognement. Elle recula jusqu’au portail. Elle ne regardait plus que la descente en terre et la pinède autour. Les pins perdaient peu à peu leurs formes dans la brume. L’éclairage était inhabituel pour un midi : la couleur du jour était bleutée comme si le soleil se préparait à laisser place à la nuit. Elle angoissait. Soudain le portail s’ouvrit… _ Désolé de t’avoir fait attendre maman. Dit-elle désolée. Le portail avait du mal à s’ouvrir avec la neige du coup j’ai du y aller moi-même. Allez rentre où tu vas choper froid. _ Ne t’inquiète pas je ne vais vraiment pas m’éterniser dehors plus que ça. _ Pourquoi ça ? Le cadre ne te convient pas ? dit-elle en plaisantant. _ Nan mais je me comprends. Elles fermèrent le portail puis retournèrent dans la maison. _ Isabelle on rentre ? _ Ah bon pourquoi il est quelle heure ? _ 12h40 mais ce n’est pas une question finalement c’est un ordre. _ Mais pourquoi on rentre je n’ai même pas fini mon panini… _ Ce n’est pas grave tu l’emporte, il faut rentrer maintenant sinon on ne rentrera plus chez nous. Il neige trop. _ Merde la neige c’est vrai… tsss tu parle d’un mois de septembre… c’est vraiment la merde… _ Bon Marie on te laisse à la prochaine ! _ Byebye vous deux, à demain Isa ! Isabelle monta dans le 4x4 de son père. La conduite était vraiment difficile on n’y voyait rien. Pour éviter de croiser du monde sur la route Jean-Pierre prit un raccourci par des petits chemins le plus souvent pas très bien goudronnés pas loin des bois. La brume faisait des bois un endroit particulièrement hostile du moins visuellement. Il y avait de plus en plus de neige mais heureusement avec le 4x4 la conduite n’est que peu entravée. _ Papa c’est plus de la brume ça c’est plutôt du brouillard nan ? _ Alors ça j’en sais rien mais dans un sens je ne veux pas le savoir, tout ce que je veux c’est rentrer à la maison le plus vite possible. _ Ok papa. Oh tiens tu veux rire je viens de voir un gros truc courir dans la brume c’est peut être un renard qui sait. Quoi que ça me paraît un peu gros pour que s’en soit un… _ C’est fort possible on n’est pas loin des bois ici. Un bruit se fit entendre sur le toit de la voiture. _ Papa c’était quoi ça ? On dirait que quelque chose est tombé sur le toit de la voiture nan ? _ _Ouai je crois bien. On verra ce que c’est en arrivant tu veux bien il reste 3 minutes de trajet. _ P’pa j’entends comme des pas sur le toit de la voiture. Je te jure que je les entends. _ Bon t’arrêtes tes connerie de parano et tu me laisse conduire maintenant ! La route et la visibilité sont mauvaise ça se voit pas nan !? Soudain quelque chose fonça sur le 4x4. Un grincement insupportable sur le toit se fit entendre. _ Isabelle qu’est-ce que c’était ? _ Mais j’en sais rien moi mais surtout ne t’arrête pas. La voiture continua sa route jusqu’à destination. Dans la monté Isabelle remarqua la voiture de sa mère. Ils continuèrent en voiture jusqu’au portail où ils descendirent. En ouvrant sa portière Jean-Pierre fit une drôle de découverte plutôt inquiétante il venait de découvrir la raison du grincement : trois énorme griffure sur le haut du 4x4. Il soupira et imagina les coûts de garagiste qu’il aurait en carrosserie…4 Esther remarqua le bruit de moteur de la voiture à son père. Elle alla sortir deux autres tasses, petites cuillères et soucoupes. Elle était heureuse cela faisait plus de 6 ans qu’elle n’était pas revenue à la Seyne sur mer et de savoir que son père, sa mère et sa sœur serait là la faisait sourire. Elle savait par contre très bien qu’elle aurait droit à un accueil plutôt froid. Car l’absence froisse des liens très facilement. Le mensonge aussi…
Publicité
Publicité
Commentaires
M
c'est un bon début et c'est assez prennant, continues l'ami ^^<br /> <br /> J'aimerai bien qui neige cette année à la seyne, tiens ^^
Publicité